mercredi 24 février 2010

3 coups

Des lustres que je tourne autour du pot, que je circonspecte autour de mon nombril. Pour quoi faire un blog? La réponse s'offre sur de meilleures pages, et de pires : un jeu d'égo, qui a au moins l'honnêteté de le revendiquer. Après, pour les résultats, voir plus haut.

Plus bas : tellement de merdes, de macérations auto-fictionnelles criant à la publication papier, d'appels à l'attention générale (du net... couillonneries), de logorrhées systémiques sur tout et n'importe quoi, pour quoi? pour remplir chaque jour sa page, pour ne se faire oublier ni des rares commentateurs, ni des maigres sponsors sur lesquels personne ne clique, enfin, pour marquer de sa petite crotte son territoire : jour après jour, tant de bousiers poussant leurs billets d'une vie dont on se fout, leurs évenementiels émois, leurs montées au créneau dont on perd le fil et le compte, alors on se dit, dans tout ce merdier, pourquoi pas moi?


Mais attention, quelques principes :

- l'anonymat. Pas une pose. Juste pas envie d'avoir à m'expliquer auprès de mon employeur, ni de démissionner : grand classique du blog. Le conflit d'intérêts. On reparlera certainement plus tard de la sociopathologie comme mode de vie.

- la continence. Ne pas se forcer à pisser de la ligne : Balzac avait besoin de fric, pas d'une semi-gloriole de cénacle d'inconnus. Ne pas avoir un avis sur tout : les journalistes sont payés pour. Tenir un blog, oui, mais merde, ne pas en devenir esclave : j'ai déjà un boulot. Et j'essaye d'avoir une vie.

- la liberté enfin. Pas de plan, pas d'intentions, pas de brouillons. De l'écriture nue, pour ce que ça vaut. On verra après.

Et déjà, un coup de canif dans le contrat : pas pu m'empêcher de prérédiger le préambule dans mon moleskine.

Mot d'excuse :
- trac.

Vœu pieux :
- jeter le moleskine.